J'avais decouvert quelque temps auparavant le bleu du photographe Boris Mikhailov, son projet sur le rouge post-communiste. Ce photographe a travaille sur l'avant, le pendant, et l'apres sovietique dans les pays de l'Est, mais surtout dans son Ukraine natale. Le Bleu caracterisait une periode d'avant l'explosion du bloc communiste, une periode un peu malade, et il peignait meme sur les negatifs pour y ajouter de l'effet (cette partie de son travail etait exposee a l'expo "The dawn" au Victorian and Albert Museum en Fevrier). Il etait surtout connu artistiquement pour ses collages de photos a la peinture, autre de ses specialites.
J'ai dans mes livres une autre de ses 'series', du nom de "Dancing", qui tracait un portrait tres intime des cours ukrainiennes dans lesquelles les adultes s'adonnait au bal hebdomadaire du coin (principalement des vieilles personnes, a moins qu'il ait voulu montrer le caractere vieillissant de la cicatrice sovietique, ou plutot ses dernieres traces...).
Dernierement encore, il a fait la une des musees a travers son exposition "Rouge" (meme les anglais on garde le nom de la couleure en francais), qui la portait un regard attendrit sur les restes du rouge du passe communiste aujourd'hui dans l'Est bourgeonnant.
Et cet hiver en arrivant a Budapest, je ne pouvais m'empecher de songer a ce bleu qui demeure encore plus dramatique et tragique a certains instants de la journee.
Je pense egalement au caractere gris permanent dans ces paysages urbains d'aujourd'hui a Budapest ; C'est bien la ville ou le noir et blanc n'a pas de monde, ou la couleure, mis a part la nuit, a toujours sa place dans un gris quotidien profond.
Le rouge, on y pense peut-etre trop.
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